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Messages de forum
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24 avril 2007 22:28, par Rouvière jean-marc
Quels étaient, le cas échéant, les liens entre MH et V Jankélévitch qui le cite dans un des livres
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Jusqu’à plus ample informé et à titre personnel je dirai que du point de vue philosophique de Michel Henry il n’y en avait pas. Michel Henry admirait beaucoup le style du philosophe mais cela n’allait pas plus loin.
R. Vaschalde
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4 juin 2007 09:50, par Manuel SANCHEZ
Peut-on établir selon vous un lien entre la pensée henryenne et l’oeuvre de René Girard ?
Des exemples : le thème du mimétisme/ le thème de l’affectivité. Le thème de l’Obli de la Vie (le meurtre de la Vie) et celui du mécanisme du bouc émissaire ?
Manuel SANCHEZ
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Il s’agit, là aussi, d’une réponse personnelle et provisoire : bien sûr il est possible de recenser des thèmes communs comme celui de la mimesis. Ainsi, pour Michel Henry, qui admirait beaucoup la sociologie de Tarde, le processus de socialisation repose en grande partie sur des mécanismes d’imitation fondés sur l’intersubjectivité affective. Deux remarques cependant : 1)ces deux oeuvres, à ma connaissance, s’ignorent 2) la pensée de M Henry s’en tient à des analyses strictement phénoménologiques, ce qui la distingue radicalement de celle de Girard.
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« pour Michel Henry, qui admirait beaucoup la sociologie de Tarde, le processus de socialisation repose en grande partie sur des mécanismes d’imitation fondés sur l’intersubjectivité affective »
Oui je suis d’accord. Michel Henry le dit notamment dans Un entretien avec Olivier Salazar-Ferrer (Entretiens, Sulliver, p.76). Girard s’intéresse exactement à l’intersubjectivité affective (le désir mimétique) dans des descriptions qui tiennent de l’immanence opposée à la fausse transcendance du bouc émissaire (qui est origine de toute culture, société ou religieux selon Girard). Je pense que la double thèse de l’apparaître de Michel Henry est une clé de lecture fondamentale de la phénoménologie girardienne (description du mimétisme).
« ces deux oeuvres, à ma connaissance, s’ignorent »
Oui je suis aussi d’accord. C’est à ma connaissance, le cas.
« la pensée de M Henry s’en tient à des analyses strictement phénoménologiques, ce qui la distingue radicalement de celle de Girard »
Le biais par lequel chacun des penseurs décrit la réalité humaine est fort dissemblable. L’un part d’un subjectivisme radical et l’autre du problème de l’intersubjectivité. Mais justement si nous considérons les textes henryens sur la communauté nous retrouvons bien des descriptions et des thèses girardiennes.
Qu’est-ce que sont les descriptions girardiennes sur les emballements et les crises mimétiques qu’une description de l’immanence du pathos humain ? Voici ce qu’écrit René Girard dans un argument qui apparaît secondaire dans le texte d’origine mais qui me semble essentiel pour ce qui nous intéresse ici :
« A la différence de tous les autres phénomènes, qui ont pour propriété fondamentale d’apparaître (le mot »phénomène« vient de phainesthai : briller, apparaître), le mécanisme victmaire disparaît nécessairement derrière les significations mythiques qu’il engendre. Il est donc paradoxal, exceptionnel, unique en tant que phénomène » (Je vois Satan tomber comme l’éclair,Ed de poche p.244)
Justement le mécanisme victimaire ou mimétisme violent est la description du pathos déchaîné des humains : ce court extrait possède l’intuition essentielle de l’unicité de son apparaître.
Je ne peux pas tout développer. Mais que penser de la thèse du bouc émissaire et du thème du meurtre de la Vie que Henry parle dans certains de ses textes ? Que penser de la différenciation radicale établie par les deux auteurs entre le logos grec et le logos johannique (Pour Girard : Cf. Des choses cachées depuis la fondation du monde p.354 Ed de poche) ? Et sans parler de l’originalité du christianisme souligné justement par les deux auteurs ?
Je ne pense pas qu’il y ait là pures coïncidences. Je pense que l’entreprise giardienne se veut purement anthropologique. Mais la phénoménologie henryenne permet d’approfondir cette pensée et que inversément la pensée girardienne vient confirmer sur bien des points les thèses henryennes (ce qui touche à la culture (voir les analyses de l’insconscient freudien par exemple de l’un et l’autre), la société etc...
Manuel SANCHEZ
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Avez-vous pu voir le lien entre la découverte des neurones miroirs et la pensée henryenne ? Voici ce qu’en dit un résumé d’une intervention de Victor Gallese un de ceux qui ont découvert le système des neurones miroirs :
« La recherche en neuroscience a révélé les mécanismes neuronaux qui mettent en relation la connaissance expérientielle que nous avons de notre propre corps et les certitudes implicites que nous avons simultanément à propos d’autrui. Une telle connaissance personnelle liée à l’expérience de notre propre corps rend possible notre mise en phase intentionnelle avec autrui, qui à son tour constitue un ensemble multiple d’intersubjectivité partagée. Une forme directe de »compréhension expérientielle« est obtenue en modélisant le comportement d’autrui comme expérience intentionnelle en se fondant sur l’équivalence entre ce que font et ressentent les autres et ce que nous faisons et ressentons nous-mêmes. Ce mécanisme parcimonieux de modélisation constitue la simulation incarnée (embodied simulation). Le système des neurones miroir est vraisemblablement un corrélat neuronal de ce mécanisme. »
Cela vient confirmer la pensée henryenne du corps, de l’intersubjectivité et de la Vie. De plus par cette idée d’imitation, elle est un noeud entre ce que je proposai comme confrontation entre la pensée de René Girard et celle de Michel Henry.
Manuel SANCHEZ
Voir en ligne : http://www.interdisciplines.org/mir...
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A titre très personnel là encore : pour autant que j’aie pu comprendre cette « découverte », j’aurais tendance à y voir une nouvelle illustration de la manière dont une pensée objective de la vie s’épuise à circonscrire dans l’élément de l’extériorité une tonalité phénoménologique que Michel Henry réfèrerait à l’affectivité transcendantale, excluant la dimension ekstatique du monde
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« la manière dont une pensée objective de la vie s’épuise à circonscrire dans l’élément de l’extériorité une tonalité phénoménologique que Michel Henry réfèrerait à l’affectivité transcendantale, excluant la dimension ekstatique du monde »
Je ne suis nullement d’accord avec vous. Au contraire j’y vois une confirmation neurologique, une autre que celle que nous signale le site Michel Henry à propos des travaux de Antonio Damasio (Le sentiment même de soi), de la phénoménologie du corps de Michel Henry. Elles fondent ni plus ni moins que notre appréhension du monde, notre relation à autrui repose sur l’expérience intime de soi, de son propre vécu corporel. Ce que j’ai donné comme lien et texte le dit explicitement : « Une telle connaissance personnelle liée à l’expérience de notre propre corps rend possible notre mise en phase intentionnelle avec autrui, qui à son tour constitue un ensemble multiple d’intersubjectivité partagée » .
Par ailleurs c’est ce que nous indique notamment l’introduction du livre récent Les neurones miroirs de Giacomo Rizzolati (l’autre chercheur à l’origine de leurs découvertes), lorsque il nous dit par exemple : « Certes en tant que nous sommes doués de capacités cognitives supérieures, nous pourrions réfléchir sur ce que nous avons perçu, et déduire les éventuelles intentions, attentes ou motivations qui donneraient la raison des actions accomplies par les autres. Toutefois, notre cerveau est capable de comprendre ces dernières immédiatement, de les reconnaître sans avoir recours à aucun type de raisonnement, en se fondant uniquement sur ses propres compétences motrices.
Le système des neurones miroirs apparaît ainsi décisif pour l’émergence comme objet d’étude de ce terrain d’expérience commune où s’enracine notre capacité d’agir non seulement comme sujet individuel mais aussi et surtout comme sujet sociaux. » (p.10-11).
Ainsi nous avons une corroboration de la phénoménologie henryenne du corps subjectif, de la chair comme expérience intime, en soi de la vie, comme un Je Peux originaire qui me donne accès alors au monde et à autrui. En soi (dans l’intimité de sa chair) et non dans un ailleurs.
Manuel SANCHEZ
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Michel Henry considérait son oeuvre littéraire comme le prolongement naturel de sa pensée. Ses livres sont malheureusement épuisés. Est-il prévu de les rééditer ?
Jean-Claude REUS
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20 mai 2008 17:45, par Jardie
Peut-on considérer le réalisme métaphysique de Saint Thomas d’Aquin comme l’une des principales sources d’inspiration de la phénoménologie de la vie de Henry ?
Par ailleurs, pensez-vous qu’on puisse raccrocher les derniers livres théologiques de Henry à la pensée néo-thomiste, représentée notamment par Etienne Gilson ?
Merci d’avance.
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Non, on ne peut pas du tout considérer la pensée de St Thomas d’Aquin comme « l’une des principales sources d’inspiration » de la phénoménologie de la vie de Michel Henry. Il faut d’abord rappeler qu’il existe, depuis la problématique de Husserl déjà, une opposition méthodologique fondamentale entre l’idéalisme phénoménologique et le réalisme métaphysique de la tradition thomiste. Cela dit, Michel Henry, dans l’élaboration de sa culture philosophique et de son enseignement, ne pouvait ignorer les positions fondamentales de l’ontologie thomiste. Néanmoins, son inspiration phénoménologique le rapprochait beaucoup plus de Maître Eckhart et Angelus Silesius que de St Thomas. Le motif principal d’opposition à une approche réaliste de l’être et de l’étant est la priorité ontologique absolue que Henry reconnaît à la subjectivité vécue et « immanente » sur toute forme d’être mondain, réel et objectif. Dans cette mesure, Henry se situe aux antipodes du réalisme thomiste : il est le continuateur (critique, et souvent plus radical !) des penseurs modernes de la subjectivité : Descartes, Kant, Husserl.
En conséquence, il paraîtrait aussi très risqué, voire arbitraire, de « rattacher » la phénoménologie de Henry au néo-thomisme de Gilson.
J-F. Lavigne
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1er juin 2008 22:59, par oukessou mourad
je désire travailler ma thèse de doctorat sur l’oeuvre littéraire de Michel Henry en éssayant de mettre au clair la dimension philosophique dans ses romans.je me demande alors est ce que M.H a écrit seulement 4 romans ?ensuite est ce qu’il y a des écrivains français qui s’inspirent de sa philosophie ?merci.
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5 juin 2008 15:34, par Roland Vaschalde
Oui, Michel Henry n’a écrit « que » quatre romans. Personnellement je trouve que c’est déjà remarquable compte tenu de l’ampleur de son oeuvre philosophique. Non, à ma connaissance, sa philosophie n’a pas eu d’influence repérable dans la sphère littéraire.
Quant aux études sur les liens entre sa pensée et ses romans elles sont surtout le fait de Jad Hatem qui les a initiées. Vous pouvez consulter ses contributions à Michel Henry : l’épreuve de la vie, Ed. du Cerf, 2000 (Les pistes ouvertes à la phénoménologie radicale par Le fils du roi de Michel Henry), Michel Henry : la parole de la vie, L’harmattan, 2003 (L’énigme de Lucile : Michel Henry et Chateaubriand) et Michel Henry : pensée de la vie et culture contemporaine, Beauchesne, 2006 (La vie réfléchie ou pourquoi des romans ?)
J’ai moi-même rédigé deux textes sur cette thématique : Le jeune officier de Michel Henry : essai de lecture philosophique, Annales de philosophie (Université de Beyrouth), n. 20, 1999 et Le destin d’Aliahova, Prétentaine, n. 16/17, 2003
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Je me permets de reprendre cette dernière question sur l’influence philosophique de M. Henry sur la littérature. A défaut d’influence, je me permets de rappeler un autre court essai mais néanmoins lumineux de Jad Hatem sur la poésie qui s’inspire de la pensée henryenne dans sa lecture littéraire, dans Soleil de nuit. La filiation est patente.
Manuel SANCHEZ
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9 juin 2008 22:34, par mourad oukessou
je veux savoir est ce que la question de l’identité/altérité prend part des thèmes philosophiques qui préoccupent M.H,ça d’une part.D’autre part, est ce que cette question est investie dans ses oeuvres littéraires ? Merci
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10 juin 2008 10:54, par Roland Vaschalde
La vie étant par essence auto-affective, c’est-à-dire ispséité, on peut considérer que toute l’oeuvre philosophique de Michel Henry est une réflexion sur l’identité. Sur le plan littéraire, vous pouvez lire Le fils du roi comme une parabole sur les aspects psychologiques et ontologiques de cette question.
Si par « altérité » vous pensez au problème de l’intersubjectivité, il vous faut lire en priorité la dernière partie de Phénoménologie matériellequi est consacrée spécialement à cette thématique.
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Bonjour,
Peut-on savoir où en est l’édition du Cahier Michel Henry aux Editions L’Age d’Homme que nous annonce le site Michel Henry ?
Merci pour le renseignement.
Manuel SANCHEZ
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24 septembre 2008 17:12, par Y. Goldman
Dans un entretien avec Bogdan M. Mandache, de 1992, (Entretiens, p. 90), M.Henry dit :
« tout forme et une force en moi et toute couleur une impression, elle-même intérieure, radicalement subjective. La composition d’un tableau abstrait … se fonde exclusivement sur les forces et les impressions qui correspondent aux formes et aux couleurs, lesquelles sont disposées sur le tableau en vertu du dynamisme émotionnel qu’elles expriment et non plus pour leur signification objective. »
Je me demande ce que veut dire que les formes, qui restent malgré tout un donné, fût-il intentionnellement constitué, sont « des forces » en nous.
Si jamais quelqu’un répond je serai très heureux.
Merci.
Y. Goldman
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25 septembre 2008 13:32, par Roland Vaschalde
On pourrait dire que le livre de Michel Henry Voir l’invisible : sur Kandinsky (PUF) est tout entier consacré à répondre à cette question qui pose remarquablement le problème de la dualité de l’apparaître. En réalité, les formes sont le sillage laissé dans l’univers visible par le déploiement des forces du corps subjectif mises en œuvre (avec et sans jeu de mot) par l’artiste. Par delà les apparences mondaines qui caractérisent la description extérieure de l’œuvre, ce sont ces forces que reconnaît le regard, lui-même subjectif, du spectateur. D’un point de vue radical l’ensemble du processus artistique, depuis la création jusqu’à la contemplation, ne cesse jamais de s’effectuer sur ce plan d’intériorité immanente qui ne connaît pas d’interruption ni d’ob-jectivation : celui de la même vie qui transit le geste de l’artiste comme le regard du spectateur.
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27 septembre 2008 23:10, par Yohanan Goldman
Merci. C’est très éclairant. Encore un livre de Michel Henry qu’il va me falloir trouver le temps de lire attentivement. Comme toujours, je suis séduit par cette analyse qui ouvre des horizons incroyables sur la vie intérieure (un pléonasme du point de vue henryen…). Pour l’instant, j’ai pour unique réticence le fait que les réalités qui sont rencontrées par le regard, dans le moment même qu’elles sont transformées en formes et couleurs (le mot transformer ne sonne pas très phénoménologique j’ai l’impression… ) affirment une autonomie indiscutable, Il y a un résidu au vécu me semble-t-il, il y a comme de l’ob-jet qui est offert, une sorte de médiation bien concrète par le biais de l’œuvre. Quand bien même on ne peut rien en dire en dehors de ce qui est constitué dans ce plan d’immanence et quand bien même l’essentiel (au sens propre comme au sens figuré) se trouve dans ce qui se vit, les formes construites sur le monde deviennent l’œuvre sur la toile. L’absence même de la toile lorsque je sors du lieu où je l’ai contemplée, cette absence me dit son autonomie corporelle. Je veux bien sortir de l’alternative réalisme vs. idéalisme, et je crois même qu’il faut en sortir et que la Bible apporte des réponses à cette fausse problématique, mais je me demande si Michel Henry a envisagé que le monde puisse être avant d’être ob-jet et concept mais aussi avant d’être un vécu, que je sois là ou que je n’y sois pas ; que la toile et le chevalet, la palette et les tubes de couleurs ne sont pas QUE ce que le corps subjectif en projette. Étant second dans la vie qui m’engendre à moi-même, ne le suis-je pas aussi dans un monde des corps ? Quant bien même je ne peux rien en dire en dehors de mon vécu. M.H. a-t-il pensé cette présence-absence du réel qui, même s’il s’évanouit sous le regard du sujet, atteste comme silencieusement sa présence inconnaissable ?
Je suis bien conscient que ma question et celle d’un ignorant en philosophie et que la lecture de M-H. n’a pas fini de me surprendre. Aussi je vous prie d’excuser par avance la naïveté du propos.
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1er octobre 2008 18:41, par Roland Vaschalde
De même que Husserl, sachant fort bien que la Terre tourne sur elle-même à 465 m/s à l’équateur et autour du soleil à 30 km/s, pouvait cependant affirmer que, pour nous, « la Terre ne se meut pas », Michel Henry, en bon phénoménologue, sachant fort bien qu’il existe des étants indépendamment de lui et qui suivent leurs lois propres, peut cependant affirmer que cette vérité est purement abstraite et ne concerne guère les vivants.
Dans le cas particulier de l’art, que vous évoquez, il faut même dire que les éléments apparemment objectifs de l’œuvre (la toile, le cadre, les pigments…) sont en réalité toujours-déjà inclus dans le projet subjectif de l’artiste qui n’utilisera évidemment pas n’importe quelle grammage, n’importe quel bois, n’importe quelle nuance de couleur en fonction de l’œuvre imaginée. L’intérêt majeur de cette analyse de l’art est de nous amener à comprendre que s’il existe bel et bien des éléments objectifs du monde ils ne nous sont jamais donnés que dans et par nos expériences subjectives qui leur confèrent ainsi, selon l’intuition de Kandinsky, le caractère d’être un cosmos vivant. Dans Philosophie et phénoménologie du corps, on pouvait lire déjà : « Le monde est traversé par une vie qui est la mienne : je suis la vie du monde. » (p. 44)
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4 octobre 2008 00:19, par Manuel SANCHEZ
Je me permets d’intervenir pour donner la référence suivante qui est une réflexon importante sur ce problème :
L’immanence à la limite - Recherches sur la phénoménologie de Michel Henry de Sébastien Laoureux, ed. cerf. Notamment la partie intitulée « Les figure du » continu résistant « biranien dans la phénoménologie matérielle ».
D’après moi Michel Henry permet sur cette question, justement de dépasser le problème entre réalisme et idéalisme. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si selon lui « l’être » (terme qu’il laissera tomber dans ses dernières oeuvres) c’est la Vie, qui se connaît chez le vivant (l’Essence de la manifestation). Et aussi qu’il nommera sa philosophie et méthode, phénoménologie matérielle. Le réel étant avant tout la vie des vivants, dans leur auto-affection.
Elle permet d’éviter selon moi les deux écueils de l’idéalisme et du réalisme :
de l’idéalisme : la réalité n’est pas inconnaissable et que des idées ou productions des esprits. L’autoaffection nous relie à la Vie, aux autres et enfin au monde.
du réalisme : la réalité n’est pas un réel objectif, connaissable en dehors de soi. Pour la même raison.
J’ai même envie de dire : Michel Henry est plus réaliste que le réalisme objectif en ce qu’il tient compte de la vie des sujets. Cependant pourrait-on parler pour lui « d’un réalisme transcendantal » ?
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4 octobre 2008 23:20, par Y. Goldman
Merci Manuel Sanchez et Roland Vaschalde (que j’ai remercié dans un message sans grand contenu qui n’est pas arrivé sur le site).
Tout cela est très éclairant et je compte lire cet ouvrage (pour l’instant j’ai juste le temps de lire les entretiens dans mes pauses café).
Je dois avouer qu’il y a pour un commençant dans cette philosophie une sorte d’épreuve de la dé-ontologisation du monde (je ne sais si le terme est approprié). Lisant un auteur comme Michel Henry, qui pousse la phénoménologie dans sa logique ultime, on se demande parfois que faire de cette autonomie des étants, du moins qu’en faire d’autre que cette certitude que leur indubitable permanence suscite en nous d’un être du monde totalement indépendant de notre subjectivité, que ce soit celle définie par la phénoménologie de Husserl ou celle de Michel Henry. Serait-ce là cet « horizon » dont il est souvent question et qui échappe complètement à mes tentatives de le penser (sans doute devrais-je essayer de l’éprouver comme tel) ?
Le fait que les choses, bien que posées dans l’existence par notre expérience, ne réclament pas notre présence pour exister de manière autonome… voilà sans doute ce qui est cause qu’on leur attribue spontanément la qualité d’être dans l’absolu en dehors des modalités de leur apparaître. Je pressens que mieux on clarifie ces « questions d’élèves » et mieux on peut progresser ensuite dans cette phénoménologie de la vie. C’est pourquoi je m’y attarde, j’y laisse coller une pensée hébétée par la nouveauté de l’approche, espérant faire ainsi l’économie de devoir devenir un philosophe à part entière pour comprendre entièrement cette pensée de la vie, qui me paraît être surtout une pensée dans la vie et, à ce titre, me passionne.
Je me demande dans quelle mesure ce n’est pas le recouvrement de l’être et du paraître, le fait d’assigner à la manifestation de l’être le réel tout entier, lequel n’existerait pas en dehors de son apparaitre, qui me fait encore un peu problème.
J’ai un peu honte de parler de ces choses que je ne connais presque pas comme si j’en savais quoi que ce soit, mais à défaut de pouvoir tout de suite prolonger mes études de Michel Henry, je suis très heureux de pouvoir progresser par les messages adressés sur ce site.
Il m’arrive de me demander pourquoi des centaines de philosophes, d’exégètes et d’artistes ne se précipitent pas sur le site pour discuter cette pensée magistrale. Peut-être parce que penser dans la vie leur reste encore un peu étrange, sinon étranger ?
Je vous salue très cordialement dans la beauté de la vie.
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5 octobre 2008 17:59, par Roland Vaschalde
Manuel Sanchez a eu parfaitement raison de renvoyer à l’analyse henryenne essentielle du « continu résistant » de Maine de Biran. Quant à moi je voudrais citer quelques extraits des pages 161-162 de Philosophie et phénoménologie du corps, qui reprennent les thèses des paragraphes 32-34 de L’essence de la manifestation et qui sont à mes yeux fondamentales : « Le dualisme ontologique n’a pas pour effet d’instaurer comme une déchirure au sein de l’être, sous la forme d’une séparation du moi et des choses, de la subjectivité et de l’univers...L’idée de dualité a une valeur tout à fait spéciale lorsqu’elle intervient pour caractériser les structures ultimes de l’être, elle ne signifie plus alors...une dualité de deux termes...mais plutôt l’absence de toute dualité, car elle est ce qui rend possible l’expérience qui est toujours une unité. L’unité de l’expérience, qui est l’unité de la vie et de l’être transcendant trouve son fondement dans l’existence d’une subjectivité absolue qui se transcende vers un monde parce qu’elle est en elle-même le milieu où s’accomplit...la révélation à soi de cet acte de transcendance. » (les caractères soulignés en gras l’ont été par moi)
Il me semble que, sur ce sujet, ces textes sont particulièrement éclairants.
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Bonjour Vaschalde,
j’amerai savoir s’il y a un rapport entre la passion pour l’invisible et la culture orientale dans l’oeuvre de Michel Henry.
Merci pour le renseignement.
Manuela
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Non,aucun. Michel Henry avait une connaissance très lointaine des cultures orientales.
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9 novembre 2009 09:53, par Henri Brosse
Je travaille sur le « Marx » de Michel Henry. Mais je n’ai pas réussi à me procurer le tome 1. On annonce une réédition chez Gallimard. Pouvez-vous m’apporter des précisions à ce sujet. Merci. Henri Brosse
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9 novembre 2009 10:14, par Roland Vaschalde
Il vient d’être réédité en un seul volume, toujours dans la collection Tel, chez Gallimard.
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11 avril 2010 20:32, par JM ROUVIERE
Le site ne dit plus rien depuis décembre 2009 ??
Est-il mort ?
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Non cher ami, le site de la Société Michel Henry reste bien vivant ! Une modification de la composition du Bureau de la Société ayant été demandée par plusieurs de ses membres, nous avons seulement dû le mettre temporairement en sommeil. C’est désormais Jean-François Lavigne, nouveau Président de la S.I.M.H., qui se chargera de l amise à jour et de l’animation du site. Cette mise à jour commence aujourd’hui, 5 mai 2010.
Ainsi ce qui vit peut dormir — mais mourir, point !
A bientôt donc !
Avec nos salutations bien cordiales,
JFL.
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