Contact 25 septembre 2008 On pourrait dire que le livre de Michel Henry Voir l’invisible : sur Kandinsky (PUF) est tout entier consacré à répondre à cette question qui pose remarquablement le problème de la dualité de l’apparaître. En réalité, les formes sont le sillage laissé dans l’univers visible par le déploiement des forces du corps subjectif mises en œuvre (avec et sans jeu de mot) par l’artiste. Par delà les apparences mondaines qui caractérisent la description extérieure de l’œuvre, ce sont ces forces que reconnaît le regard, lui-même subjectif, du spectateur. D’un point de vue radical l’ensemble du processus artistique, depuis la création jusqu’à la contemplation, ne cesse jamais de s’effectuer sur ce plan d’intériorité immanente qui ne connaît pas d’interruption ni d’ob-jectivation : celui de la même vie qui transit le geste de l’artiste comme le regard du spectateur. bas |