René Girard et Michel Henry 6 juin 2007
Oui je suis aussi d’accord. C’est à ma connaissance, le cas.
Le biais par lequel chacun des penseurs décrit la réalité humaine est fort dissemblable. L’un part d’un subjectivisme radical et l’autre du problème de l’intersubjectivité. Mais justement si nous considérons les textes henryens sur la communauté nous retrouvons bien des descriptions et des thèses girardiennes. Qu’est-ce que sont les descriptions girardiennes sur les emballements et les crises mimétiques qu’une description de l’immanence du pathos humain ? Voici ce qu’écrit René Girard dans un argument qui apparaît secondaire dans le texte d’origine mais qui me semble essentiel pour ce qui nous intéresse ici : « A la différence de tous les autres phénomènes, qui ont pour propriété fondamentale d’apparaître (le mot »phénomène« vient de phainesthai : briller, apparaître), le mécanisme victmaire disparaît nécessairement derrière les significations mythiques qu’il engendre. Il est donc paradoxal, exceptionnel, unique en tant que phénomène » (Je vois Satan tomber comme l’éclair,Ed de poche p.244) Justement le mécanisme victimaire ou mimétisme violent est la description du pathos déchaîné des humains : ce court extrait possède l’intuition essentielle de l’unicité de son apparaître.
Je ne pense pas qu’il y ait là pures coïncidences. Je pense que l’entreprise giardienne se veut purement anthropologique. Mais la phénoménologie henryenne permet d’approfondir cette pensée et que inversément la pensée girardienne vient confirmer sur bien des points les thèses henryennes (ce qui touche à la culture (voir les analyses de l’insconscient freudien par exemple de l’un et l’autre), la société etc... Manuel SANCHEZ bas |